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La vallée de l’étrange (uncanny valley): ce malaise que créent les avatars (presque) humains

  • Photo du rédacteur: Christele Simeoni
    Christele Simeoni
  • 17 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Avatars IA et vallée de l’étrange : jusqu’où aller dans le réalisme ?


Les avatars IA deviennent des interlocuteurs clés dans la formation, le service client et l’accompagnement des organisations. Mais à mesure que leur apparence, leur voix et leurs comportements se rapprochent de l’humain, une question essentielle émerge : jusqu’où pousser le réalisme ? Entre enjeux d’éthique, d’expérience utilisateur, de confiance et d’impact environnemental, la frontière est fine. Et au cœur de ce débat se trouve un concept déterminant : la vallée de l’étrange.


Avatars IA : pourquoi chercher à les rendre toujours plus humains ?


Les avatars IA prennent aujourd’hui une place de plus en plus importante dans nos usages professionnels :• formation immersive• onboarding• support utilisateur• accompagnement au changement• coaching ou médiation• relation client…


On les conçoit souvent pour qu’ils ressemblent à de vrais collègues numériques : un visage expressif, une voix naturelle, un comportement fluide. L’objectif est simple : créer une interaction plus intuitive, plus spontanée, plus humaine.

Mais une question fondamentale se pose :👉 À partir de quand le réalisme devient contre-productif ?


Car vouloir trop imiter l’humain peut… mal tourner.

C’est là que la notion de vallée de l’étrange entre en jeu.


Comparaison de trois styles d’avatars IA : cartoon stylisé, immersif 3D, et photoréaliste, illustrant différents niveaux de réalisme et leurs impacts UX.

La vallée de l’étrange, c’est quoi exactement ?


La vallée de l’étrange (uncanny valley) est un concept né en robotique et en sciences cognitives.Il désigne le phénomène suivant :


➡️ Plus un avatar ou un robot ressemble à un humain, plus il nous paraît familier…… jusqu’au moment où il devient presque humain, mais pas tout à fait.


Et c’est là que tout bascule... Notre cerveau détecte quelque chose de légèrement “off” :• un sourire trop figé,• un clignement d’œil trop lent,• une animation de lèvres décalée,• une posture trop rigide,• un regard vide…


Et cette petite incohérence suffit à créer une dissonance cognitive.

Résultat : au lieu d’engager, l’avatar crée un malaise subtil, un sentiment étrange, parfois même un rejet.


👉 Trop humain pour être fictif.Pas assez humain pour être crédible.

➡️ Résultat : on décroche.


Dans les usages du quotidien (formation, support, coaching), cet effet est particulièrement problématique : il détourne l’attention, gêne l’apprentissage et dégrade la confiance.


Pourquoi c’est un vrai enjeu éthique ?


Un avatar trop réaliste peut brouiller les repères de l’utilisateur.Et cela soulève plusieurs questions essentielles :


🔸 Transparence

L’utilisateur comprend-il clairement qu’il ne parle pas à un humain ?Un avatar ultra-réaliste peut faire oublier sa nature artificielle.

🔸 Consentement

L’utilisateur accepte-t-il que ses émotions ou réactions soient analysées par une IA ?Un avatar humain peut donner l’impression d’une relation authentique… qui n’existe pas.

🔸 Manipulation

Un avatar très crédible inspire naturellement plus de confiance.Mais cette confiance peut être exploitée sans que l'utilisateur en ait conscience.

👉 Un design assumé, stylisé, identifiable comme non-humain protège l’utilisateur.


Il garantit une relation claire, éthique et responsable.


Créer des IA incarnées responsables, c’est aussi rappeler qu’elles n’ont ni conscience, ni émotions, ni vécu.Elles ne jouent pas un rôle humain : elles soutiennent, guident, accompagnent et c’est tout.



Ce que disent les études : le trop-réalisme nuit à l’expérience


De nombreuses recherches en psychologie, neurosciences et UX design montrent que les avatars ultra-réalistes ne sont pas les plus efficaces.

📉 Moins de confiance

Les utilisateurs se méfient davantage d’un avatar “presque humain” qu’un avatar stylisé ou cartoon.

📉 Moins d’engagement

Une apparence étrange détourne l’attention et gêne l’interaction.

📉 Moins d’efficacité pédagogique

En formation, un avatar trop réaliste capte l’attention… mais sur sa bizarrerie, pas sur le contenu.

En bref :👉 Plus réaliste ne veut PAS dire plus performant.Souvent, c’est même l’inverse.


Alors, quid des avatars stylisés ?


Les avatars stylisés — cartoon, semi-réalistes, illustrés — évitent la vallée de l’étrange.Pourquoi ?Parce qu’ils n’essaient pas de tromper le cerveau.

Ils sont clairement artificiels, mais expressifs, chaleureux, lisibles.Et ils ont plusieurs avantages :

🎯 Ils facilitent l’identification

On projette plus facilement nos émotions sur un avatar stylisé.

🤝 Ils renforcent la sympathie

Ils créent une relation douce, non intrusive.

🧠 Ils laissent plus de place à l’imaginaire

L’utilisateur complète mentalement ce qu’il voit.

Ils créent un cadre sécurisé pour l’interaction

Personne ne se sent trompé ou dupé.


C’est pour cela que les plus grands studios d’animation, de jeux vidéo et d’immersive learning privilégient des styles visuels assumés, pas du photoréalisme.


Parce que l’objectif n’est pas de copier l’humain.L’objectif est de créer une expérience confortable, engageante et mémorable.


L’impact passe par l’émotion, pas par l’illusion


Quand on conçoit un avatar IA, ce qui compte, ce n’est pas qu’il ressemble à un humain.Ce qui compte, c’est qu’il crée une relation.

Un avatar efficace, c’est un avatar :

• dont la voix est agréable,

• dont les expressions sont cohérentes,

• dont le comportement est naturel,• dont la personnalité est claire,

• qui inspire confiance.


Le réalisme n’est pas un objectif, l’émotion, si!


L’approche de VRAI Learning : l'incarné, mais pas l'illusion


Chez VRAI Learning on peut faire des avatars photo-réalistes, néanmoins nous avons fait le choix de privilégier :

✔️ Des avatars expressifs,

✔️ Identifiables,

✔️ Pas “trop humains”,

✔️ Capables de créer une vraie connexion.


Notre but n’est pas de duper l’utilisateur, notre but est de l’engager, de le rassurer, de l’accompagner, l'humain augmenté pas son remplaçant!


Selon le contexte, nous adaptons le style visuel :• plus réaliste pour une situation professionnelle précise,• plus stylisé pour faciliter l’apprentissage ou l’empathie,• plus expressif pour booster l’engagement.


L’important, ce n’est pas le degré de réalisme.

👉 C’est l’adéquation entre l’avatar et le besoin de l’utilisateur.


Et côté impact environnemental ? Le réalisme a un coût.


Le style visuel d’un avatar influence sa consommation de ressources.Et ce n’est pas neutre.


❌ Un avatar photoréaliste :

• textures très lourdes,• animations complexes,• rendus coûteux en calcul,• donc plus d’énergie consommée,• donc une empreinte carbone plus élevée.

✔️ Un avatar stylisé :

• plus léger,• plus rapide à charger,• fonctionne sur des équipements standards,• consomme moins de ressources,• plus accessible,• plus sobre écologiquement.

Soyons honnêtes : l’IA n’est pas un modèle d’écologie.Mais nous pouvons faire les meilleurs choix possibles à chaque étape :• sobriété,• efficacité,• accessibilité,• cohérence.


Conclusion : trouver la juste distance avec l’humain


La question n’est pas :➡️ Doit-on rendre les avatars IA photoréalistes ?

La vraie question est :➡️ Jusqu’où aller dans le réalisme… sans franchir la vallée de l’étrange ?


Un avatar trop humain inquiète.Un avatar artificiel mais expressif rassure.Un avatar crédible mais pas trompeur engage.


Chez VRAI Learning, nous croyons à une IA incarnée responsable, expressive, assumée.Une IA qui ne copie pas l’humain, mais qui accompagne l’humain.

Parce que l’objectif n’est pas la illusion.

L’objectif est la relation et c’est elle qui crée l’engagement, la confiance… et la réussite de l’expérience immersive.




*SOURCES



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